1. Le Bien et le Mal

Série de quatre contes écrits en 2014. Premier épisode : "Le Bien et le Mal", écrit le 15 juin 2014

Le Bien et le Mal

 

Le Bien et le Mal circulaient librement, chacun de son côté. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, jusqu’au jour où …

Le Bien était heureux, il flânait, tout allait bien pour lui, comme son nom en avait décidé pour lui.

A l’autre bout, le Mal s’agitait, il s’énervait, tout allait mal pour lui, tel était son nom.

Le Bien était content tout le temps de distribuer le bonheur autour de lui. Il aimait rendre les gens heureux et ne vivait que pour cela.

Le Mal n’était jamais content de voir que les gens allaient bien. Il s’efforçait de les convaincre de ne pas être heureux et ne vivait que pour cela.

Innocemment, le Bien avançait dans sa vie, rien ne pouvait l’en empêcher, rien, ni personne.

Perfidement, le Mal reculait dans sa vie, rien ne pouvait l’en empêcher, rien, ni personne.

Le Bien ne connaissait que le bien, le beau, le juste et le vrai et jamais il n’aurait pu penser qu’autre chose pouvait exister.

Le Mal ne connaissait que le mal, le laid, l’injuste et le faux et jamais il n’aurait pu penser qu’autre chose pouvait exister.

Le Bien cherchait à aider les malheureux, les pauvres, les tristes, les solitaires et voulait toujours leur ouvrir les yeux sur la beauté du monde pour s’en émerveiller. Il cherchait sans cesse à leur faire voir tout ce qui allait.

Le Mal cherchait à séduire les heureux, les riches, les joyeux, les entourés et voulait toujours les enfoncer en fermant leurs yeux sur la beauté du monde. Il cherchait sans cesse à leur faire voir tout ce qui n’allait pas.

Le Bien était résolument optimiste et épanoui.

Le Mal était résolument pessimiste et rabougri.

Pourtant le Bien remarquait que ses actions ne donnaient pas toujours les effets qu’il escomptait. Il découvrait sur son chemin des gens malheureux, méchants ou mauvais et il ne comprenait pas comment cela se faisait.

Pourtant le Mal remarquait que ses actions n’aboutissaient pas toujours. Il rencontrait sur son chemin des gens heureux, gentils ou bons et il ne comprenait pas comment cela se faisait.

Alors le Bien chercha qui pouvait provoquer l’inverse de ses actions d’ordre et de bonheur et il se mit en chemin.

Alors le Mal chercha qui pouvait provoquer l’inverse de ses actions de désordre et de malheur et il se mit en chemin.

Et inévitablement ils finirent par se rencontrer.

Le Bien fut horrifié par le Mal qu’il voulait convaincre de changer en Bien.

Le Mal fut énervé par le Bien qu’il voulait convaincre de changer en Mal.

Mais rien n’y fit, ils ne purent accepter de changer en l’autre et préférèrent rester sur leurs positions.

Mais à force d’essayer de convaincre le Mal de devenir un peu moins mauvais, le Bien finit par s’énerver et devint un peu moins bien et à force d’essayer de convaincre le Bien de devenir un peu plus agressif, le Mal finit par s’adoucir pour le persuader et devint un peu mieux.

C’est ainsi que de cette rencontre naquit un doux mélange de Bien et de Mal, de bon et de mauvais, de beau et de laid, de gentil et de méchant, d’heureux et de malheureux et le fruit de cette naissance se nomma LA NUANCE.

La Nuance était un peu des deux et permit au Bien et au Mal de ne plus croire qu’il n’y a qu’une seule voie sur terre et que rien n’est ni « tout bien » ou « tout mal ».

 

Danièle Berry, 15 juin 2014

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Commentaires

  • Berry Michel
    • 1. Berry Michel Le 19/11/2024
    Très belle idée que de faire de la nuance le résultat de l'épuisement du Bien et du Mal à vouloir se convaincre réciproquement. On attend avec intérêt la suite.

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