4. LA CONFIANCE
- Par berry-daniele
- Le 21/11/2024 à 10:15
- Dans Séries de contes
- 0 commentaire
Série de quatre contes écrits en 2014. Quatrième épisode "LA CONFIANCE", écrit le 23 juin 2014
LA CONFIANCE
La Nuance qui, après méditation, avait changé deux fois de nom, tout d’abord en s’intitulant LA NON NUANCE puis LA CONFIANCE, semblait cette fois satisfaite de son parcours. Mais, mais, car il restait malgré tout un « mais », ce qui la freinait un peu dans sa joie, était de savoir en qui avoir confiance. Elle ne pouvait pas avoir confiance en tout le monde, sinon irrémédiablement cela reviendrait à ses réflexions sur ses relations à Autrui avant son dernier changement de nom. Alors pour le découvrir, ne lui fallait-elle pas faire de tri ? Si, certainement. Or le tri n’était pas sa faculté première. Elle se mit à nouveau à réfléchir.
Ce dont elle était sûre, était qu’elle n’avait que rarement confiance en elle et elle comprit que c’était ses doutes envers autrui qui provoquaient cet état de fait. Elle ne pourrait avoir confiance en elle que si, dans un premier temps, elle aurait confiance aux autres. Mais restait le discernement de trouver en qui mettre sa confiance.
Avoir confiance suppose de savoir qui on a en face de soi, si la personne est fiable et si on peut la suivre. Ceci suppose de bien connaître cet Autre que soi-même et de ne pas avoir peur. Peur de quoi, se demandait-elle ? Peur d’être abusée ? Peur de se lancer trop vite dans une relation sans en connaître les tenants et aboutissements ? Ou peut-être tout simplement peur d’être en soumission ? Et elle repensa à ses réflexions d’avant … la soumission ou la domination de l’un sur l’autre revenant finalement à la notion de Pouvoir. Elle n’avait nullement envie de laisser Autrui prendre le Pouvoir sur elle et encore moins de prendre le Pouvoir sur Autrui. De plus LA CONFIANCE avait parfaitement compris que le Pouvoir était nocif pour sa survie. Si Pouvoir, alors plus de CONFIANCE !
« En qui avoir confiance ? » se demanda-t-elle.
Savoir être clairvoyant, lui paraissait indispensable, mais pour l’être, encore fallait-il devenir réellement « voyant ». Oui ! C’était cela ! Il lui fallait regarder le Monde extérieur pour bien le « voir » et savoir en comprendre le positif et le négatif. Il était hors de question de garder le négatif, car cela revenait à s’intéresser au Mal, il fallait voir le positif, qui de son point de vue était synonyme de Bien. Tout dépendrait donc du regard qu’elle porterait sur le Monde pour discerner en qui elle pourrait avoir confiance.
LA CONFIANCE comprit ainsi que c’était son regard qui rendait pour elle le Monde et Autrui positifs ou négatifs. Tout dépendait de ce qu’elle attendait, mais aussi de ce qu’elle pourrait donner en échange. Si elle avait maintenant découvert que ce regard sur les Autres pourrait lui permettre de leur donner sa confiance ou pas, il n’en restait pas moins que, de son côté, elle devait aussi recevoir des Autres le même degré de confiance. Voilà, il fallait une égalité de rapports de confiance. Pas de domination d’un côté ou de l’autre. Pas de complexe d’infériorité ou de supériorité, pas de « moi je sais, mais pas toi » des deux côtés, mais l’égalité qui conduirait à l’Harmonie qu’elle recherchait tant.
Alors LA CONFIANCE comprit cette fois que l’échange avec Autrui pourrait être harmonieux et qu’elle n’aurait plus besoin d’avoir peur, quand l’autre voudrait la dominer, puisque la domination ne pourrait avoir aucune prise sur elle. Elle n’aurait plus à se mettre en colère, lorsqu’elle voudrait se dégager de cette supériorité d’Autrui, puisque ce complexe aurait disparu de sa vie. Elle ne ferait pas fuir les Autres, qui n’auraient plus l’inquiétude de sa domination sur eux ou de ses revirements incessants.
Plus de soumission, plus de domination, plus de revirements, plus de « forcing » non plus, LA CONFIANCE se donnerait aux Autres et à elle-même. Ainsi la relation saine et égale des Autres avec elle lui permettrait de sentir son MOI exister. Et ce MOI qu’elle pourrait faire fructifier harmonieusement lui permettrait de chercher les Autres … C’était une ronde, un mouvement perpétuel, dont elle ne devrait plus jamais sauter les étapes.
Elle comprit brusquement que tout était orchestré dans un équilibre naturel. Elle comprit que le OUI, le OUI MAIS, le NON ET LE NON MAIS se succédaient pour apporter des NUANCES précisément …
Elle avait, elle aussi, fait le tour de ses réflexions sur ses origines. Elle avait atteint ses objectifs.
Elle changea une dernière fois d’identité et se nomma L’HARMONIE.
Danièle Berry, 23 juin 2014
contes symboliques Le Bien et le Mal La Nuance Le dilemme de la NON NUANCE LA CONFIANCE
Ajouter un commentaire