Sagesse

Par un beau jour de printemps Sagesse marchait sereinement sous le soleil resplendissant qui inondait la nature de ses rayons chaleureux. Elle se sentait bien et arborait un joli sourire. Elle marcha ainsi sur les sentiers d’une forêt accueillante et profita du calme qui y régnait. Brusquement apparut devant elle un oiseau aux couleurs multicolores qui attira son attention. Il voletait autour d’elle en l’effleurant de ses ailes. Le contact qu’elle en éprouva ressemblait à une caresse et elle se sentit l’envie de s’adresser à lui :

    - Bonjour, vous êtes magnifique ! Qui êtes-vous ?

    - Je suis un oiseau et j’habite avec ma famille en haut de l’arbre qui se trouve juste à côté de vous. Si vous levez la tête, vous pourrez apercevoir mes quatre oisillons auxquels je vais apporter les vers que je tiens dans mon bec.

    - Ah oui, je les vois ! Ils ont l’air affamés !

    - Oui et c’est pour cette raison que je ne peux pas rester plus longtemps avec vous. J’en suis désolé, je ne peux pas les faire attendre davantage. A plus tard peut-être, si vous repassez dans le coin. Au revoir !

L’oiseau s’envola, se posa sur son nid et distribua la nourriture à ses petits.

Sagesse fut émerveillée par tant de générosité et elle se dit que c’était une belle qualité. Elle poursuivit son chemin en espérant faire de nouvelles rencontres.

Son souhait fut exaucé car elle aperçut un magnifique animal avec d’étranges sortes de cornes sur la tête. Elle s’approcha doucement de lui en prenant soin de ne pas lui faire peur.

    - Que vous êtes beau ! Votre pelage est magnifique et votre chapeau est très original. Qui êtes-vous ?

    - Je suis un cerf. Ce n’est pas un chapeau mais ce sont mes bois qui me servent à défendre ma famille : ma biche et nos trois faons. Je suis leur protecteur et je veille à leur sécurité. Ils sont vulnérables et les dangers sont nombreux dans la forêt.

    - Ils sont très beaux ! Si je comprends bien, vous les défendez ?

    - Oui et c’est parfois difficile, surtout contre les prédateurs comme les loups. Je mets souvent ma vie en danger pour ma famille. C’est mon rôle.

    - Et vous n’avez pas peur ?

    - Je n’ai pas le temps : j’agis. Je dois vous laisser car il y a justement un animal qui rôde par ici et nous devons déguerpir avant qu’il arrive. Au revoir !

Le cerf détala emmenant avec lui sa compagne et leur progéniture.

Sagesse fut impressionnée par le courage de ce père protecteur et se dit à nouveau que c’était une belle qualité. Elle se remit en route.

Elle avançait guillerette lorsqu’elle vit un joli animal roux avec une magnifique queue en panache penché sur le chemin.

    - Bonjour, que faites-vous ?

    - Bonjour, je récolte les fruits, les noix, les pommes de pin, les insectes, les escargots que je trouve pour les stocker chez moi en prévision de l’hiver. Je dois me nourrir ainsi que ma famille.

    - Vous êtes très prévoyant !

    - Je n’ai pas le choix si nous voulons survivre. Je vous laisse car je dois remonter chez moi tout en haut de cet arbre pour les déposer dans ma cachette. A bientôt, peut-être !

L’écureuil grimpa agilement malgré le poids qu’il transportait sur son dos.

Sagesse pensa que, décidément, les animaux de cette forêt étaient pleins de qualités : la générosité pour l’oiseau, le courage pour le cerf et la prévoyance pour l’écureuil.

Danièle Berry, 19 février 2025